Évaluer et présenter les connaissances linguistiques individuelles de manière pertinente
Dans une économie mondialisée, les connaissances en langues étrangères sont d’une importance capitale. L’anglais fait partie des compétences de base indispensables, mais d’autres compétences linguistiques sont un avantage. Il convient ainsi de se demander comment elles sont évaluées.
L’économie suisse, tout comme celle de tous les pays industrialisés occidentaux, est fortement interconnectée avec l’économie mondiale. En conséquence, les connaissances linguistiques sont une exigence très importante sur le marché du travail. L’avantage est donné à ceux qui ont des compétences linguistiques avancées en anglais ou, selon la branche, en espagnol, français, japonais et chinois. Le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) permet de suivre ses propres progrès, de les catégoriser et de les afficher de manière compréhensible.
Utilisé depuis deux décennies
Le cadre de référence a été élaboré dans les années 1990 par le Conseil de l’Europe dans le but de promouvoir le plurilinguisme européen et l’apprentissage individuel des langues tout au long de la vie. En 2001, à l’occasion de l’Année européenne des langues, le CECR a été présenté et publié pour la première fois en anglais et en allemand. Entre-temps, les six niveaux de langue du CECR permettent d’indiquer de manière uniforme les qualifications linguistiques des diplômes et des certificats dans plusieurs pays, et ils sont parfois également utilisés dans des nations hors d’Europe. L’échelle du CECR est particulièrement connue et utilisable dans le milieu universitaire. Elle est également de plus en plus utilisée sur le marché du travail, car elle permet par exemple de comparer plus clairement les niveaux de langue des candidats.
Cadre et portfolio
Les niveaux du CECR reposent sur le principe selon lequel les personnes expriment leurs besoins en fonction de l’action. Les niveaux décrivent d’une part les actions linguistiques que les locuteurs maîtrisent et d’autre part les compétences nécessaires pour les accomplir. Le Portfolio européen des langues (PEL) est lié à ces niveaux. Les PEL varient d’un pays à l’autre afin de répondre à la fois aux exigences du CECR et aux systèmes éducatifs nationaux, tout en étant utilisables au niveau international. Toute personne qui maintient le PEL à jour peut présenter ses propres compétences culturelles et linguistiques de manière rapide et convaincante. Pour ce faire, trois niveaux avec deux sous-catégories chacun sont utilisés – de A1 à C2.
A: Utilisation élémentaire de la langue
Le niveau A décrit les connaissances linguistiques de base des débutants dans une nouvelle langue. Dans la catégorie A1, il s’agit avant tout de besoins concrets et d’interlocuteurs prêts à aider. Des phrases simples et connues peuvent être comprises et utilisées. On peut demander des informations concrètes, comme le lieu de résidence et la situation familiale, et y répondre. Au niveau A2, on connaît en outre des expressions courantes et on se débrouille bien dans des situations linguistiques routinières.
B: Utilisation autonome de la langue
Au niveau B, les locuteurs se débrouillent bien dans une langue standard. Au niveau B1, les utilisateurs comprennent les points principaux d’une langue claire et peuvent se débrouiller dans des situations courantes telles que l’école ou le travail. En outre, ils peuvent s’exprimer de manière compréhensible sur des sujets familiers, raconter des événements passés et futurs et expliquer brièvement leurs propres opinions. En Suisse, le niveau B2 est généralement le niveau de langue que l’on atteint avec un diplôme de maturité. À ce niveau, même les sujets complexes et abstraits sont compris dans les grandes lignes et l’on peut communiquer spontanément et couramment, sans effort de la part de l’orateur ou de l’auditeur. On peut s’exprimer sur de nombreux sujets et expliquer son point de vue en détail.
C: Utilisation compétente de la langue
Les locuteurs compétents se rapprochent beaucoup des compétences des primo-arrivants. Au niveau C1, on peut suivre des déclarations ou des textes longs et exigeants sur les sujets les plus divers et comprendre également des significations implicites. L’utilisation de la langue est possible de manière spontanée et courante, sans avoir à chercher les bons mots. En outre, il est possible de s’exprimer de manière cohérente et structurée sur des sujets compliqués en faisant des liens à l’oral et à l’écrit. Les connaissances C2 permettent en outre d’intégrer des nuances subtiles mais claires. En général, le niveau C2 décrit les compétences linguistiques au niveau de la langue maternelle : on peut comprendre, résumer et exprimer presque tout sans effort – que ce soit à l’oral, à l’écrit ou un mélange des deux.
Des diplômes pour chaque situation
Toutefois, une auto-évaluation honnête ne suffit souvent pas sans preuves. Les travaux remis, les exemples réussis de projets professionnels dans une langue étrangère et les certificats constituent un portfolio linguistique convaincant. La plupart des attestations officielles dans le domaine des langues étrangères en Europe se basent sur le CECR. Souvent, plusieurs cours et certificats sont disponibles pour attester des compétences quotidiennes, professionnelles et même sectorielles. Le plus connu d’entre eux est le Cambridge English Language Assessment, qui propose entre autres des diplômes en anglais des affaires, juridique, financier et pour les enseignants. D’autres institutions proposent des examens similaires pour d’autres langues comme l’allemand, l’espagnol, le français et le néerlandais.
Niveau de langue dans le CV
Lors d’une candidature, il est possible d’inclure des auto-évaluations de ses connaissances linguistiques, à condition qu’un certificat ne fasse pas explicitement partie des qualifications souhaitées. Il est important que l’auto-évaluation soit honnête et proche de la réalité. Le CECR est un bon moyen d’indiquer de manière compréhensible les connaissances linguistiques individuelles. Le cas échéant, des évaluations plus détaillées peuvent s’avérer utiles. Par exemple, il est possible d’indiquer séparément les compétences linguistiques orales et écrites (p. ex. allemand: A2 conversationnel à l’oral, B2 écrit couramment). De cette manière, les attentes des entreprises ne seront pas déçues et les employés ne seront pas surchargés.
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