Inspiration

Combattre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée avec de nouveaux arguments

14.07.2022
par htmlheld_wartung

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée en Suisse ne cesse de s’aggraver, malgré une légère amélioration au cours de la première année de coronavirus. Les professions dans les domaines des mathématiques, de l’informatique, des sciences naturelles et de la technique, en abrégé MINT, occupent les premières places. Rien que dans le secteur de l’informatique, ICT Formation professionnelle Suisse prévoit une pénurie nette de 35 800 spécialistes d’ici 2028. Avec une augmentation attendue des besoins de 117 900 postes, c’est donc environ un poste sur trois qui resterait vacant. 

Diana Engetschwiler
Deputy Managing Director digitalswitzerland

Les conséquences potentielles de cette pénurie sont vastes, allant d’une augmentation des coûts de recrutement et d’externalisation à court terme à une baisse sensible de la performance économique suisse à long terme. Les premières mesures visant à atténuer ce problème ont déjà été prises.

Ainsi, les diplômés de hautes écoles de pays tiers formés en Suisse dans des branches où la pénurie de main-d’œuvre qualifiée est avérée pourront à l’avenir rester en Suisse plus facilement.

Mais il est encore plus important de regarder vers l’intérieur – vers notre relève – que vers l’extérieur. Si nous parvenions à enthousiasmer davantage de jeunes, et notamment de jeunes femmes, pour les professions MINT, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée pourrait être désamorcée.

Le problème est que les disciplines et les professions MINT semblent n’avoir qu’un attrait limité pour les jeunes. Et le manque de personnel qualifié, un salaire élevé ou des possibilités de carrière ne sont pas des arguments efficaces pour éveiller l’intérêt des jeunes pour les métiers techniques. Un changement de mentalité s’impose donc dans la manière dont nous transmettons les domaines MINT.

Le pourquoi compte

Le sens et le but social des professions MINT doivent être davantage mis en avant. Elles sont synonymes d’innovation et d’avenir, d’un monde meilleur pour nous et les générations futures.

Les jeunes peuvent s’y identifier plus fortement qu’à une liste de compétences et d’exigences techniques. Ils doivent pouvoir faire le lien entre leur réalité et les professions MINT.

Identification et représentation

Les adolescents sont marqués et influencés de manière déterminante par leur environnement. Les modèles de la famille et du cercle d’amis sont de puissants indicateurs pour le choix d’une future profession, y compris dans les domaines MINT.

C’est pourquoi il est essentiel de transmettre aux jeunes des modèles de rôles positifs afin d’éveiller l’intérêt de ceux qui ne grandissent pas dans un environnement MINT. Cela vaut en particulier pour les groupes de population qui sont sous-représentés dans ce domaine comme les femmes. Seules 9 à 12% des places d’apprentissage en informatique et seulement 20% des places en TIC sont occupées par des femmes. Les modèles féminins et les groupes de pairs créent un cadre de référence et peuvent largement contribuer à enthousiasmer les femmes pour les métiers techniques.

De nombreux talents se qualifient pour les professions MINT

Un stéréotype courant est que sans compétences techniques exceptionnelles, on n’a pas d’avenir dans le domaine MINT. Or, il existe dans ce domaine de nombreux métiers qui requièrent des talents qui ne relèvent pas des compétences classiques.

Et les jeunes possèdent déjà nombre de ces talents. Ils les apprennent dans leur club de sport, en jouant après l’école ou chez les scouts. Il s’agit de la créativité, du talent d’organisation ou des compétences en matière de leadership. Il est important de montrer très tôt aux jeunes les liens avec le monde MINT.

Les organisations doivent explorer de nouvelles voies pour attirer la relève vers les professions MINT. Il s’agit de prendre des mesures actives pour aller chercher les jeunes: une mise en réseau plus forte de tous les acteurs importants dans la promotion MINT et de la relève, une communication adaptée au groupe cible et des projets à long terme et successifs pour les jeunes. Ce n’est qu’ainsi que la Suisse pourra conserver sa grande force d’innovation et s’affirmer à l’avenir comme une place économique forte.

Texte Diana Engetschwiler

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