Smart Employer

«Il est important de donner de la visibilité aux secteurs traditionnellement masculins»

04.11.2022
par Andrea Tarantini

Madame Marie Janssen, cheffe de projet technique, et Madame Fatimatou Mboup, spécialiste RNI (Rayonnements non ionisants), nous présentent leur travail, nous expliquent ce qui leur plaît le plus dans leur métier et nous ouvrent les portes d’Axians Suisse, acteur leader des secteurs IT et télécommunications et employeur de choix.

Marie Janssen, Fatimatou Mboup, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

M. J. Je suis cheffe de projet technique d’origine canadienne. J’ai étudié en Génie civil de la construction au Canada puis je me suis lancée dans le monde du travail d’abord en France, ensuite en Suisse. Cela fait maintenant bientôt un an que je travaille chez Axians.

F. M. Je suis originaire du Sénégal où j’ai fait mon cursus jusqu’au baccalauréat avant d’être diplômée des écoles supérieures ES en télécommunications en Suisse. J’ai rejoint Axians en septembre 2020 en tant que spécialiste RNI après quelques années d’expérience dans l’IT. 

Marie Janssen, vous êtes cheffe de projet technique. Fatimatou Mboup, vous êtes spécialiste RNI auprès d’Axians. Quelles sont vos tâches et responsabilités?

M. J. Je travaille dans le secteur de l’engineering et de la construction. Je m’assure que les sites soient bien construits dans les temps et les budgets fixés au préalable. Dans le cadre l’engineering, je prépare le site pour la mise à l’enquête et, lorsque l’on obtient le permis de construire, je m’assure qu’on ait tout ce qu’il faut pour réaliser le site jusqu’à la remise au client.

F. M. En tant que spécialiste RNI, je suis chargée d’évaluer la charge de rayonnement qui provient des antennes de téléphonie mobile pour faire respecter les valeurs limites d’émission qui sont ordonnées par la loi. J’effectue donc des visites sur site pour faire des relevés géomatiques nécessaires au calcul RNI. Ce dernier permet de déterminer les puissances qui seront mises en service par l’opérateur pour rester dans les valeurs limites de rayonnement. Pour ce faire, j’assure aussi le contact avec les autorités et les planificateurs radio pour mettre en service les puissances et les bandes de fréquence qui seront installées. Mes collègues et moi nous tenons aussi à jour avec les réglementations en vigueur dans le cadre des rayonnements non ionisants et accompagnons l’opérateur dans l’activité RNI.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier?

M. J. J’aime résoudre des problèmes et voir un site qui se construit petit à petit. Ce qui me plaît aussi, c’est le fait que mes journées ne soient jamais les mêmes et que je puisse souvent passer du bureau au terrain.

F. M. Le fait d’exercer une activité qui rend service à la population et aux opérateurs tout en respectant les valeurs établies par la loi.

Le fait d’évoluer dans un milieu à prédominance masculine peut être considéré comme un défi.

Avez-vous rencontré des défis dans votre parcours professionnel?

M. J. Autres que des défis techniques (rires)? En ce qui me concerne, m’adapter lors de mon déménagement en France puis en Suisse a été un défi. La barrière de la langue n’a par ailleurs pas été facile à gérer au début.

F. M. Le fait d’évoluer dans un milieu à prédominance masculine peut être considéré comme un défi. Le secteur des télécommunications est aussi très vaste. C’est pourquoi je ne pensais pas au début avoir l’opportunité de travailler sur le terrain. Un grand défi actuel concerne la 5G qui a soulevé beaucoup de débats et d’oppositions. Mon travail est directement concerné. De nombreuses personnes ne connaissent pas encore le rôle d’un spécialiste RNI et ne savent pas par exemple que des calculs sont effectués avant l’installation des antennes de téléphonie mobile.

Selon vous, pourquoi les jeunes filles ne se lancent pas plus dans la découverte des métiers dits masculins?

M. J. Il y a peut-être encore un manque de modèles ce qui mène à une difficulté à se comparer. C’est surtout vrai dans des positions de cadres. Les jeunes filles n’arrivent pas à se projeter dans ces métiers car elles n’ont pas encore assez d’exemples à suivre. Il y a peut-être aussi un facteur culturel: les parents orientent parfois – que ce soit volontairement ou non – leurs filles vers des métiers considérés féminins.

F. M. Je pense aussi que l’entourage et la situation géographique ont un impact très important sur le choix professionnel des jeunes filles. Il faut leur montrer que tout est possible.

Comment les motiver et les encourager à postuler dans ces milieux?

M. J. Il est important de donner de la visibilité aux secteurs traditionnellement masculins et de partager ses expériences. Les jeunes filles doivent comprendre que leurs intérêts priment. Ce n’est pas parce que tel secteur compte peu de femmes qu’il est impossible d’y faire carrière: si on le souhaite, tout est possible.

F. M. Il faut déjà motiver les filles à se former dans ces métiers. Il y a de nombreuses écoles qui organisent des campagnes qui visent à ouvrir aux jeunes les portes de ces métiers à prédominance masculine.

Que pourraient faire les entreprises dans ce cadre?

F. M. Je pense que si plus de femmes occupent des postes de directrices ou de cheffes de projet, cela pourrait encourager plus de jeunes en formation à suivre leur voie. Valoriser ces métiers et éviter toute casquette est aussi un grand pas en avant. Pourquoi ne pas changer certains termes et noms de postes et passer de chef de projet à chef/fe par exemple ?

M. J. Oui, cela peut paraître banal, mais s’avère important. L’équité est aussi essentielle, qu’elle concerne les postes, les responsabilités ou les salaires.

Il y a de plus en plus de femmes cadres, mais pas assez!

Aujourd’hui, quelle est la place des femmes cadres dans la société?

M. J. Il y a de plus en plus de femmes cadres, mais pas assez! Évoluer professionnellement permet aux femmes de gagner en crédibilité – même si elles devraient à priori avoir leur place dans des postes à responsabilité.

F. M. S’il n’y a pas assez de femmes cadres, cela signifie peut-être aussi que l’effectif de femmes au sein des entreprises n’est pas suffisant. Il faut donc déjà engager plus de femmes et ensuite leur permettre de faire carrière.

Qu’est-ce qui fait d’Axians un bon employeur à vos yeux?

M. J. Axians est à l’écoute de nos besoins. Mes supérieurs sont toujours présents, m’écoutent et prennent en compte mes idées. Il y a aussi un caractère humain très prononcé qui est nécessaire pour se sentir bien au sein d’une entreprise. J’ai par ailleurs été inscrite à une formation sur le leadership féminin. Axians nous permet donc vraiment de développer nos compétences.

F. M. Les relations humaines sont importantes, l’environnement de travail est attractif et dynamique. Les activités au sein d’Axians sont par ailleurs variées et intéressantes.

Quels sont vos rêves et projets pour l’avenir?

M. J. J’aimerais continuer à évoluer. J’ai en effet encore du chemin à parcourir en tant que cheffe de projet et je voudrais acquérir davantage de compétences afin d’être considérée comme une référence dans mon domaine.

F. M. Mon rêve est de me rendre compte tous les jours que mes connaissances et mes compétences sont en pleine évolution. J’ai aussi des objectifs personnels que je voudrais atteindre dans les délais que je me suis fixée tout en m’épanouissant au niveau professionnel.

www.axians.ch

Interview Andrea Tarantini
Photos Laura Tirelli – LausannePhoto Studio

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