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«J’ai su très tôt que je voulais me consacrer au domaine technique»

15.07.2022
par htmlheld_wartung

Le réseau électrique suisse ne s’arrête pas aux frontières nationales, mais est relié aux réseaux européens sur des milliers de kilomètres. Assurer la stabilité de ce système et garantir un approvisionnement en électricité sans faille est une tâche exigeante – qui deviendra encore plus complexe à l’avenir. Nous nous sommes entretenus avec Asja Derviškadić, Grid Studies Engineer et experte chez Swissgrid, qui joue un rôle clé dans ce domaine.

Asja Derviškadić
Ingénieur Grid Studies Swissgrid SA

Asja Derviškadić, nous consommons tous de l’électricité au quotidien. Pour quoi utilisez-vous le plus d’énergie électrique dans votre vie quotidienne?

C’est mon utilisation d’Internet qui me fait consommer le plus d’électricité. Je suis en ligne tous les jours et j’utilise des outils numériques et des services en ligne dans pratiquement tous les domaines de ma vie: au travail, pour me divertir et pour communiquer avec ma famille. Une vie sans cette connectivité serait extrêmement difficile pour moi.

Vous travaillez également dans le domaine de l’énergie électrique: vous êtes «Grid Studies Engineer» pour Swissgrid SA. Quelles sont les tâches de ce métier?

Swissgrid exploite ce que l’on appelle le «réseau de transport» de la Suisse. Ce réseau à très haute tension, long d’environ 6700 kilomètres, constitue l’épine dorsale de notre approvisionnement sûr en électricité.

Il s’agit d’un système extrêmement complexe qui nécessite des infrastructures fonctionnant sans problème, une gestion permanente des flux d’électricité ainsi qu’une étroite collaboration avec nos entreprises partenaires nationales et internationales – et ce 24 heures sur 24. En effet, le réseau de transport ne fonctionne que lorsque la production et la consommation d’électricité sont en équilibre.

Nos opérateurs surveillent le réseau de transport suisse et prennent les mesures nécessaires pour garantir la stabilité du réseau. Ils le font sur la base de différents modèles. Et c’est là que mon équipe et moi intervenons. Nous élaborons des modèles et des simulations du réseau à court terme, mais aussi à plus long terme.

Pour ce faire, nous utilisons les moyens techniques les plus modernes pour réaliser des études et des calculs, dont nous pouvons ensuite déduire des modèles numériques pour le réseau de transport. Dans ce contexte, nous nous concentrons sur des questions telles que: Comment le réseau à très haute tension va-t-il se comporter dans les jours, semaines et mois à venir? La sécurité de l’approvisionnement est-elle garantie?

Et que se passerait-il si une ou plusieurs installations essentielles du système tombaient en panne? Les modèles et les simulations que nous élaborons servent ensuite de bases de décisions et d’outils aux opérateurs pour garantir la stabilité du réseau.

La demande en électricité augmente. Quels sont les grands défis et les thèmes qui vous occuperont aujourd’hui et demain?

Le réseau électrique suisse est aujourd’hui beaucoup plus complexe qu’il ne l’était à ses débuts. De plus, il est indissociable des réseaux des autres pays d’Europe centrale: Nous faisons aujourd’hui partie d’un système de production et de distribution d’électricité qui s’étend du Sud de l’Italie au Danemark et du Portugal à la Turquie.

En conséquence, un fonctionnement sans faille suppose un énorme effort de communication et de coordination. Les processus mis en place jusqu’à présent ont fait leurs preuves, mais ils sont déjà complexes et seront encore plus exigeants dans les années à venir.

Un autre défi réside dans le fait que, chez Swissgrid, nous sommes certes responsables du réseau électrique suisse au niveau de la très haute tension, mais la distribution de l’énergie dans les réseaux basse tension et les ménages est assurée par d’autres acteurs. Aujourd’hui déjà, nous collaborons très étroitement avec les partenaires des niveaux de réseau inférieurs.

Cette bonne collaboration sera encore plus importante à l’avenir. D’autant plus que la production et la fourniture décentralisées d’électricité imposent de nouvelles exigences au réseau.

Nous agissons donc dans un système en constante évolution et devons garantir la stabilité à tout moment dans cet environnement dynamique. Nous répondons à ces défis d’une part grâce à notre expertise et à notre expérience, et d’autre part grâce à de nouvelles solutions basées sur les données.

Vous avez obtenu un master en ingénierie électrique à l’Université La Sapienza de Rome, puis un doctorat (PhD) à l’EPFL. Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette voie professionnelle?

J’ai toujours eu une grande passion pour l’ingénierie et l’électricité. Mes parents sont tous deux ingénieurs; mon père travaillait dans le domaine de l’énergie et ma mère dans l’informatique.

Mon frère aîné travaille également comme ingénieur. Mais aucun d’entre eux n’a de doctorat (rires). Comme vous pouvez le constater, j’ai eu la chance de grandir dans un environnement où l’ingénierie et la technologie ont une connotation positive et où j’avais des modèles à admirer.

J’ai donc su très tôt que je voulais moi aussi me consacrer à l’ingénierie. De plus, je voulais embrasser une carrière qui me permettrait de contribuer à relever les défis climatiques.

Comment percevez-vous le travail chez Swissgrid?

Mes impressions sont extrêmement positives. Je travaille chez Swissgrid depuis octobre 2020 et avant cela, j’avais hâte de mettre en pratique les connaissances techniques que j’avais acquises. Je peux le faire ici, chez Swissgrid, ce qui me motive énormément et me remplit de fierté.

J’apprécie également la collaboration et les échanges avec mes collaborateurs et mes coéquipiers. La culture internationale et interdisciplinaire de l’entreprise est un autre atout: des personnes de toutes les cultures et de tous les horizons se retrouvent ici pour travailler ensemble à de nouvelles solutions et idées.

La diversité est très élevée. Dans mon équipe, par exemple, sur sept personnes, seules deux sont nées en Suisse. Nous disposons donc d’un mélange passionnant qui, à mon avis, favorise la force d’innovation. Enfin, j’apprécie beaucoup l’étroite collaboration avec d’autres entreprises et les institutions de formation de premier ordre en Suisse.

Vous avez évoqué la diversité culturelle. En même temps, la proportion de femmes dans les secteurs techniques reste plutôt faible. Comment le vivez-vous dans votre travail quotidien – et à quoi cet état de fait est-il dû?

C’est un fait indéniable que les femmes sont encore douloureusement sous-représentées dans les métiers techniques. C’est pourquoi je considère qu’il est essentiel que nous tenions un discours social à ce sujet, que nous déterminions les raisons de cette situation et que nous trouvions ensemble des solutions.

Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai moi-même eu la chance de grandir avec des modèles forts. Ma mère par exemple excellait dans le domaine de l’ingénierie. Je n’ai jamais eu le sentiment que la technologie était «réservée aux garçons». Mais c’est en entrant à l’université que j’ai réalisé à quel point cette opinion était répandue. J’étais l’une des deux seules femmes de ma classe d’âge, alors qu’au même moment, 60 hommes faisaient leurs études avec moi.

Selon vous, que peuvent et doivent faire l’économie et la société pour attirer davantage de femmes dans les secteurs techniques?

Les modèles féminins constituent un facteur central. Nous avons besoin de plus de femmes ingénieurs à des postes de direction. Les entreprises ont donc la responsabilité de créer les conditions-cadres nécessaires pour que davantage de femmes bien formées puissent assumer cette fonction de direction.

En tant que société, il nous incombe à notre tour de laisser enfin derrière nous le stigmate «la technique, c’est pour les garçons». L’obtention d’un PhD n’a pas seulement été pour moi la récompense d’un travail acharné, mais aussi une sorte de bouclier.

Un bouclier de protection?

Oui, car malheureusement, en tant que femme, il faut en plus prouver que l’on est compétente dans de nombreuses situations. Le PhD souligne mes compétences et prévient d’éventuelles discussions.

Cela ne devrait pas être nécessaire. Si nous agissons au niveau économique, personnel ainsi qu’au niveau de la société, je suis absolument convaincue que nous verrons plus de femmes dans les professions techniques et les postes de direction.

C’est important non seulement pour des raisons d’équité et d’égalité, mais aussi pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, qui touche particulièrement les branches techniques. Chez Swissgrid, j’ai heureusement trouvé un environnement très positif dans ce contexte.

 

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À propos de Swissgrid

En tant que société d’exploitation du réseau, Swissgrid est responsable de l’exploitation, de la sécurité et du développement du réseau de transport. Swissgrid emploie environ 600 collaborateurs hautement qualifiés de 28 nationalités différentes. L’entreprise joue un rôle clé dans la mise en œuvre de la stratégie énergétique 2050: en collaboration avec le secteur énergétique, l’économie, la politique et la population, Swissgrid élabore des solutions pour développer durablement et efficacement le réseau de transport suisse.

Swissgrid compte 22% de femmes, ce qui est déjà élevé pour le secteur de l’électricité. Attirer les talents féminins et profiter de leurs compétences professionnelles et humaines est une préoccupation majeure de Swissgrid.

Vous trouverez de plus amples informations sous:

www.swissgrid.ch

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