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«Nous avons besoin de modèles féminins dans les professions MINT»

27.06.2022
par SMA

Dans l’interview qui suit, Montserrat Bolaños, cheffe de projet scientifique en analyse sensorielle chez armasuisse, et Ruzica Golubovic, cheffe de la technique et de la maintenance à la section Radio Monitoring de l’Office fédéral de la communication (OFCOM), nous parlent de leur travail. 

Montserrat Bolaños, cheffe de projet scientifique en analyse sensorielle, armasuisse

Ruzica Golubovic, responsable Technique & Maintenance, section Radio Monitoring, OFCOM

Montserrat Bolaños et Ruzica Golubovic, vous travaillez dans le domaine des mathématiques, de l’informatique, des sciences naturelles et de la technique. Qu’est-ce que vous trouvez particulièrement enrichissant dans votre travail?

M.B. Le domaine MINT m’intéresse et je suis ravie de pouvoir utiliser mes connaissances spécialisées dans un domaine technique. J’aime résoudre des problèmes et développer mon esprit analytique. Dans mon travail quotidien, mes compétences d’ingénieur m’aident à prendre en compte différents aspects et à prendre des décisions.

R.G. J’apprécie beaucoup le fait que mon travail soit très interdisciplinaire. Mon équipe est responsable du développement et de l’entretien de l’infrastructure globale de mesure pour la section Radio Monitoring. Nous identifions et localisons les perturbations dans le spectre des fréquences en Suisse. Avec mon équipe, je suis activement les derniers développements technologiques, je tiens compte des normes actuelles et de l’utilisation croissante des fréquences. Nous travaillons en étroite collaboration avec des spécialistes du droit et des finances ainsi qu’avec d’autres offices fédéraux.

Qu’est-ce qui vous a amenées à travailler dans ce domaine?

M.B. J’ai étudié en Espagne et j’ai obtenu mon master à l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne). J’ai ensuite eu l’occasion de réaliser un doctorat en microtechnique et en ingénierie des microsystèmes. C’est ainsi que j’ai quitté mon poste de directrice adjointe d’un laboratoire à l’EPFL et que j’ai rejoint armasuisse dans le domaine des sciences et de la technologie du département radar, afin de sortir de ma zone de confort.

R.G. J’ai toujours été passionnée par les mathématiques et la physique. C’est ce qui m’a poussée à faire des études dans le domaine de l’électrotechnique avec une spécialisation en télécommunication. L’idée de transmettre des informations par un moyen «non visible» me fascinait. Ma nature curieuse et ma soif d’apprendre m’ont motivée à écrire une thèse de doctorat dans ce domaine.

Comment percevez-vous l’équilibre entre travail et loisirs dans votre profession?

M.B. Chez armasuisse, nous jouissons de bonnes conditions de travail. Je peux organiser moi-même mon emploi du temps. Mes horaires de travail flexibles ainsi que la possibilité de travailler à domicile me permettent de consacrer du temps à mes enfants. Puisque mon mari et moi travaillons à 100%, nous pouvons ainsi bien gérer la vie de famille.

R.G. Trouver un équilibre entre travail et loisirs est une tâche importante. L’administration fédérale s’engage beaucoup sur ce point, afin de permettre un équilibre entre vie privée et vie professionnelle grâce au travail à temps partiel, au job sharing ou à différents modèles de temps de travail. Le home office et les horaires de travail flexibles me permettent de trouver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Dans quelle mesure votre travail apporte-t-il une contribution à la Suisse?

M.B. Actuellement, je travaille sur un projet d’importance nationale appelé Florako. Celui-ci comprend entre autres un système radar responsable de la surveillance de l’espace aérien suisse. Nous travaillons au renouvellement de certains éléments du système. Cela fait 18 ans que je suis en Suisse – et pouvoir travailler pour le pays et la protection de la population me rend très fière.

R.G. L’OFCOM a notamment pour mission d’assurer des radiocommunications sans perturbations. Cela profite à l’ensemble de la population suisse. Je suis très reconnaissante de pouvoir y contribuer.

Comment vivez-vous le fait de vous positionner en tant que femme à un poste de direction dans le domaine MINT?

M.B. Depuis l’université, je suis confrontée à une majorité d’hommes. C’était déjà le cas dans mon sport de jeunesse, le judo. Dans toutes mes activités professionnelles, je me suis toujours sentie très bien accueillie et appréciée, et j’ai toujours entretenu de bons contacts avec mes collègues de travail. C’est aussi le cas chez armasuisse! Ce qui me pose un peu plus de problèmes est la langue qui n’est pas toujours facile à comprendre, notamment avec tous les termes militaires. Mais c’est un défi bienvenu.

R.G. C’est un fait qu’il y a plus d’hommes que de femmes à des postes de direction, mais cela ne concerne pas seulement le domaine MINT. En ce qui me concerne, je me sens bien dans ma position de cadre et je n’ai jamais eu de problème à travailler dans un environnement à dominante masculine. Je trouve la diversité dans l’équipe très enrichissante et importante, notamment au niveau de la formation, des expériences et des parcours. La diversité des points de vue permet de trouver des solutions nouvelles et innovantes.

Comment pourrait-on motiver d’autres femmes à travailler dans ce secteur?

M.B. Il faut croire en ses propres capacités et oser faire un pas en avant. Nous savons tous et toutes ce qui est le mieux pour nous. Les femmes, et surtout les jeunes filles, ont besoin de modèles féminins auxquels elles peuvent se référer. L’école joue un rôle important dans la motivation et dans le renforcement de la confiance en soi.

R.G. Je suis convaincue que ce sont nos intérêts qui devraient être déterminants dans le choix d’une profession. Les jeunes femmes qui aiment les technologies, les sciences ou les mathématiques ne devraient pas avoir peur de suivre une formation dans le domaine MINT. Il est important de promouvoir des modèles féminins dans ce domaine afin de montrer que les professions MINT ne sont pas réservées aux hommes et que les femmes peuvent également y trouver leur place.

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